Première approche

Lundi 23 juillet, 19h...

Le C15 vaillant a fini par avaler les kilomètres, le ventre s'est dénoué, l'appétit est revenu, et on se surprend même à croire que la météo va être des notres. Bourgoin-Jallieu, Chambéry, Albertville, Moûtiers, Méribel. Le plus haut possible, le plus loin possible. D'abord, parce que le départ se fait forcément de là-bas. Ensuite parce qu'on n'a pas le choix et qu'il faut se rendre à l'évidence: les campeurs ne sont pas les touristes de base ici. Sont-ils seulement les bienvenus? Pas un camping! Un hôtel dans chacun des villages jusqu'à Méribel depuis Moûtiers. Des altiports, des héliports, des offices de tourisme en pagaille, des chalets flambant neufs, pas un centimètre de rouille ou de peinture délavée, des parkings en nombre, des superettes, tout ce qu'il faut... mais pas le moindre camping!

Loin de nous, du reste, la volonté d'aller s'y embourgeoiser. Mais la question est de savoir si du camping sauvage est possible là où le camping tout court n'existe même pas. Un habitant du coin tombant sur nous comprendrait-il la nature de notre démarche? Ou bien, effrayé, s'en irait-il chercher les képis pour signaler une de ces présences non-expliquées qui peuvent se produire un peu partout dans l'univers?


De toutes façons, qu'importe! Nous voila au bout de la route, au plus haut de la vallée conquise par la voiture domestique, Méribel-Mottaret, parking du Plan de Tueda. Le temps ne s'est pas arrangé en dépit de nos espoirs sincères. Si sincères que la menace de la pluie n'y fait rien, un ravitaillement complet dans l'une des nombreuses épiceries du coin et nous sortons tentes et sacs à la recherche du petit coin tranquille pour la nuit.


Premier sentier. Première approche au pied du massif de l'Aiguille du Fruit que nous apercevons au loin. D'abord une montée timide sur le lac de Tueda, trop à découvert après nos craintes concernant le camping ici. Finalement nous rebroussons à peine chemin pour nous enfouir dans le Bois du Creux de l'Ours et y trouver le petit coin qui va bien. Renaud trace à travers la forêt, un peu plus haut que le chemin, et nous trouve un arbre accueillant, assez large pour nous faire oublier la station... et le ciel qui se couvre.


Le temps de manger un peu et la nuit vient vite. Et le sommeil aussi. Mais la pluie les rattrape plus vite encore et rafle la mise. Notre imprudence dans le montage du toît de la tente se fait très vite évidence, alors que l'orage résonne sur les parois des massifs qui nous entourent. Les dégâts sont tout de suite constatables...

Sortie courageuse pour tenter de rétablir un peu la situation et tendre au maximum le toît pour que le moins de contact se fasse avec la tente. Trop tard! L'eau sera le thème de cette première nuit alpine. Et même si elle n'aura pas été aussi pluvieuse qu'envisagée, si le rafistolage de secours a surement aidé, et les dégats assez limités, cette séance d'humidification intense nous (moi particulièrement) refroidit, et l'horizon plombé du petit matin en enlève encore un peu à notre enthousiasme.

Retour à la voiture, nous redescendons humblement sur Moûtiers...


Bonne séance de loose à l'hotel Terminus (dont nous apprendrons après coup qu'il a été le théatre de la conception du petit Schwob-Russel à venir - L'histoire ne dit pas si c'est dans la chambre 22, celle qui nous accueille), où nous goûtons au sens précis et pas toujours perceptible de l'hospitalité savoyarde. Renaud a tout de suite un bon feeling avec la patronne, auprès de laquelle il tente de négocier un tarif VRP. A la télé, pas même une étape du Tour à se farcir, jour de repos pour eux aussi, la loose sera totale devant Derrick. La tente prend son temps pour sécher, nous aussi. Déjeuner viennoiseries dans les rues de Moûtiers, sieste, télé quand même et lecture dans la chambre d'hotel, dîner pizza dans un boui-boui à coté de supporters marseillais. Nuit un peu dégoutés.

Le lendemain ne nous décevra pas...

Mardi 24 juillet, 19h

2 commentaires:

Denis a dit…

Et voilà, falait venir dans les Alpes de Haute Provence, moins humides !

DK 360 a dit…

Faites gaffe, Denis et Béa, on va finir par débarquer, avec toute la Drôme provencale dans le coffre, un gros bout d'Ardèche aussi, une once de Gard et ce qu'il faut de Haute-Loire... Ca va pas rigoler la!

;o))